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Maud MANNONI

 

BIO EXPRESS ET INTERVIEWS DE BONNEUILLOIS

 

 Maud Mannoni 1923-1998

                                                                                                        Par Ranky

 

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 D'origine néerlandaise et Bonneuilloise de coeur, Maud Mannoni est une psychanaliste française spécialisée dans les maladies psychiatriques des enfants. Elle crée en 1969 une école expérimentale à Bonneuil. En 1994, la municipalité Bonneuilloise met à sa disposition des locaux afin de poursuivre et développer son oeuvre.                                    A cette époque il n'existe aux yeux des familles aucune structure vraiment satisfaisante pour accueillir les enfants et les adolescents autistes, psychotiques ou présentant des névroses graves. Avec cette nouvelle méthode ceux-ci sont alors encadrés de psychologues et d'éducateurs.

Maud Mannoni fonde la même année l'Association de Formation Psychanalytique et de Recherche Freudienne.

 Elle est l'auteur de livres qui font autorité dans la profession et feront connaitre cette expérience dans le monde entier.

Education impossible" (1973)

Un lieu pour vivre" (1976)

Bonneuil 16 ans après

Les films de Guy SELIGMAN : " Vivre à Bonneuil" en 1974 et " Secrète Enfance" en 1977 sont deux films tournés en hommage à cette grande dame .

 

 

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 Dans "Education impossible" (1973) elle expose le principe de " l'institution éclatée"
Elle ne se contente pas de privilégier la permanence du cadre étroit de l'institution mais cherche des portes d'accès vers l'extérieur et principalement des voyages hors la structure ainsi que des occupations originales, voire "insolites".

 Pour cette femme  l'essentiel de la vie se déroule ailleurs, dans un travail ou un projet à l'extérieur. Maud Mannoni pense que de ces voyages d'un lieu à un autre
peut faire s'interroger  un être sur ce qu'il veut ".

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Quatrième de couverture

L'expérience de Bonneuil, avec l'originalité et l'orientation analytique qui lui sont propres, a aussi pris place dans le mouvement des réformes psychiatriques réclamées depuis vingt-cinq ans. Ce livre est écrit par des analystes et des soignants travaillant sur le terrain. Les événements parlent d'eux-mêmes. L'effet en est politique : la réflexion théorique quant à l'œuvre entreprise, si elle a pour axe l'analyse d'une part et la pédagogie de l'autre (la scolarisation des «non-scolarisables»), fait en effet, malgré elle, partie intégrante d'un contexte social élargi. Aussi le combat de l'équipe des soignants de Bonneuil se situe-t-il dans la perspective non seulement d'une politique de la santé mentale, mais encore de l'éthique qui est à son fondement.

Bonneuil 16 ans après raconte l'histoire de l'Ecole Expérimentale de Bonneuil-sur-Marne depuis les débuts difficiles d'une structure hors norme d'un lieu d'accueil pour enfants classés psychotiques et sa mise en place laborieuse  dans un cadre administratif ( à savoir Sécurité Sociale- DDASS-etc) Maud Mannoni y travaillera, même malade, jusqu'à sa mort survenue en 1998.

Cette école est aujourd'hui menacée d'être fusionnée avec l'Association Aurore ce qui favoriserait une rétrogradation gravement préjudiciable de la continuité des orientations fondatrices de l'oeuvre de cette chercheuse visionnaire.

  • Broché: 272 pages
  • Editeur : Denoël; Édition : L'Espace Analytique (2 octobre 1986)
  • Collection : L'Espace analytique
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2207233049
  • ISBN-13: 978-2207233047

 
Une pétition circule au niveau mondial pour sauver cette structure.

 

images.jpgAvec l’aimable autorisation de Denis Courtine, journaliste, nous publions son article du 8 novembre 2016 paru dans LE PARISIEN et destiné à faire bouger les choses.

C’est une école prestigieuse qui reçoit chaque jour des sollicitations d’étudiants étrangers souhaitant y faire un stage. Un des derniers endroits dans le monde où l’on propose une autre façon de s’occuper des jeunes souffrant de troubles du comportement.

Aujourd’hui, l’école expérimentale de Bonneuil se retrouve confrontée à une grave crise. Selon la direction, l’Agence régionale de santé (ARS), qui la finance, menace le maintien de l’agrément infanto-juvénile en raison d’un taux trop important de jeunes adultes. Neuf familles — sept selon la directrice — doivent donc retirer leur enfant de l’école d’ici le 16 décembre. Et ce n’est pas tout. Toujours selon la direction, l’ARS vient d’indiquer que le foyer thérapeutique de nuit, ouvert depuis 2000, fonctionnait sans autorisation. En clair, d’ici la fin de l’année, plus question pour une quinzaine d’enfants de rester la nuit dans l’établissement.

Pour les parents, c’est évidemment une catastrophe. L’école, persuadée qu’on lui « fait porter le manque de places en France pour les autistes » et « tiraillée par l’ARS », déplore une « décision terrible à prendre ». Et la directrice Pauline Brallon d’avancer : « Notre établissement a toujours gêné. »

Créée en 1962 par Maud Mannoni, une figure de la psychanalyse pour enfants, cette école, qui accueille une quarantaine de jeunes, fonctionne d’une certaine façon à contre-courant de la prise en charge des autistes. Pour vulgariser, ici, on n’essaye pas de les stimuler pour gommer leurs troubles du comportement. On essaye plutôt d’interpréter ces troubles comme autant de messages que l’enfant n’arrive pas à faire passer. Si, par exemple, il martèle qu’il veut se rendre à tel ou tel endroit, on l’y accompagne plutôt que de réprimer cette envie. D’où les nombreuses activités tournées vers l’extérieur.

La mairie de Bonneuil, « propriétaire de la moitié des lieux », s’est associée à la pétition envoyée à l’ARS. Le maire (PCF) Patrick Douet dénonce « la vision comptable » de l’autorité de tutelle à l’encontre de cette « école de grande renommée ».

De son côté, l’ARS réfute avoir sommé l’école d’arrêter la prise en charge des jeunes de plus de 20 ans. Toutefois, en rappelant qu’il « gère un hôpital de jour de pédopsychiatrie », l’établissement « se doit, à l’instar de toutes les structures prenant en charge des enfants, d’organiser les orientations de ses patients devenus adultes et d’aider les familles dans cette période ». Traduisez : on ne leur demande pas de partir mais si l’école continue à les accueillir, elle perdra son agrément.

Les parents veulent « des solutions »

Que vont devenir les jeunes adultes qui devront quitter l’école de Bonneuil d’ici à la fin de l’année ? C’est la question angoissante à laquelle doivent répondre les parents. Cécile Mexandeau en fait partie. Cette habitante du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), dont le fils âgé de 22 ans est concerné par l’annonce, est écœurée. « On a l’impression que tout le monde se renvoie la balle. Il n’y a plus de places libres pour les autistes en France. C’est pour ça qu’on nous incite à partir en Belgique. Mais c’est très compliqué. Les garder à la maison ? Mais comment vont faire les mamans qui vivent seules et travaillent ? On ne peut pas le laisser seul à la maison. Tous les autistes n’écrivent pas des livres ou jouent du piano. Les autres, en France, on les cache. On veut des solutions pour nos enfants. »

                                                                              Denis Courtine

Leparisien.fr

 

Commentaires

  • Aujourd'hui, je me demande qui connaît Maud Mannoni.
    Femme en révolte, psychanalyste aux marges, elle créa l’Ecole expérimentale de Bonneuil (pavillon avec jardin) où elle offrait aux enfants «fous» un autre destin.
    Nous étions dans les années 1970-80 et l’expérience Bonneuil eut un très fort retentissement en milieu psychiatrique (et jusque… dans les écoles d’éducateurs .

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